Conseil - Conception de jardins
Manoha Thomas - Paysagiste Concepteur D.P.L.G. - Tournon sur Rhône - Tel.06 30 79 55 38 - Mail - Mentions légales La "fin" du jardin s'ouvre sur la mer, Corfoue
Famille Rothschild
Domaine viticole de la Verrière en Provence.
Marc Nucéra
Lignes de pierres comme sculptures.
Anthony Paul
Le jardin ne doit plus être considéré comme un objet. Le jardin est vivant, évolutif et contribue à la dynamique environnementale globale.
En plus de vous correspondre, il doit être aménagé en respectant certains principes, c'est la philosophie de conception de l'atelier Autre p'art.
La nature jardinée
Travailler local:
La nature doit être le matériel premier du projet de jardin. C'est pour cela qu'il est indispensable de travailler avec des essences locales pour respecter la biodiversité. Un jardin travaillé avec une palette végétale adéquate respecte l’environnement et le paysage !
Le jardin se doit aussi de comporter plusieurs entités pour instaurer un dynamisme essentiel dans la vie biologique. Ces entités se complètent, se mettent en valeur les unes des autres, offrant une évolution intéressante du jardin. Il faut essayer d'installer les trois entités essentielles:
- L’hortus : c’est la campagne productive. Dans le jardin, on retrouve l’ornementation et le potager.
- La silva : le bois. Dans le jardin, on retrouve la haie libre, le sous bois... essentielles pour les oiseaux.
- Le saltus : la nature sauvage. Dans le jardin, on retrouve la prairie fleurie, des espaces de liberté essentiels pour la poésie du lieu et le développement d'insectes comme les papillons, les coccinelles...
Du jardin au paysage:
Le paysage dans lequel nous évoluons fait partie de notre identité, de notre culture. A ce titre, il doit être respecté. Le jardin, on l’a vu précédemment, est une composante essentielle de ce paysag. Il doit êre un moyen de lutte efficace contre la dégradation de nos paysages. Le jardin de chacun décide du paysage de tous ! Il est donc important de (re)trouver un mimétisme entre nos jardins et nos paysages.
A son échelle donc, le jardin produit aussi un micro paysage que l’on contemple de sa fenêtre, de son balcon... les rochers deviennent montagne abrupte, la prairie vaste étendue ondulant sous le chatoiement du vent rappelle le bel océan.
L’eau précieuse
L'eau n'est pas une ressource infinie, un jardin bien pensé doit respecter le potentiel hydrique du lieu.
Beaux jardins et économie d'eau ne sont pas inconciliables, l'économie d'eau se fait d'abord par l'utilisation d'espèces végétales adaptées au milieu, c'est-à-dire qui offrent la meilleure floraison pour la quantité d'eau disponible.
Economiser l'eau ne veut pas dire aussi, installer un désert de cailloux au pied de ses fenêtres, au contraire, la palette végétale offre de multiples couleurs et textures pour multiplier les ambiances.
Economiser l'eau c'est aussi mettre en place des stratagèmes pour la maintenir sur place : comme le paillage des sols ou la mise en place de citerne installée discrètement dans le jardin.
Pour conclure la réflexion, terminons par les dires de Jean Cabanel, fondateur de la Mission du Paysage : « La vision des Alpilles, où l’homme est omniprésent me confond d’admiration. La plus petite plantation, le dessin du sillon, la courbe d’un chemin rural, le mur de pierres sèches sont le résultat d’un geste, d’une réflexion en harmonie avec les lieux ».
C’est cette harmonie là que doivent rechercher ensemble propriétaires et paysagistes dans les jardins d’aujourd’hui.
Autre mot clé : le site.
Toute création paysagère aujourd’hui doit s’associer délibérément à « l’esprit des lieux ». Les nouveaux propriétaires ne doivent plus obligatoirement faire table rase, mais respecter de plus en plus les vestiges du passé, surtout les arbres. Il faut aussi parler davantage de « jardins au soleil » et « de jardin sec », mieux adapté au climat local. Point intéressant, ces mêmes «étrangers» ont souvent enrichi la culture jardinière locale en apprenant par exemple aux « locaux » à apprécier des espèces végétales longtemps méprisées comme de la vulgaire « mauvaise » herbe.
Aujourd'hui, tout le monde s'intéresse de plus en plus à la nature sauvage, à sa conservation comme à son intégration au jardin, ce qui brouille encore plus les pistes. On découvre que le pré fleuri, mode venue d'Europe du Nord, est indigène et spontanée chez nous, et que loin d'être une vulgarité, il devient un espace de grande valeur pour la vie du jardin.
Aussi, le jardin a toujours entretenu des rapports intimes avec la campagne qui l’entoure. Autrefois, peu de jardins de la région, anciens ou modernes, étaient complètement fermés et presque tous mettaient en valeur une vue sur les lointains. Dans leur organisation même, il s'agissait souvent d'une mise en forme du paysage des alentours. C'est là un point essentiel à traiter pour le paysagiste.
Le jardin, nouvelle pièce à vivre de la maison
Le jardin ne doit plus être envisagé comme un objet en soi, mais comme une pièce de la maison, où l’on vit et où se créent des histoires, nos histoires.
Le jardin, devient une invitation pour soi et les autres, un lieu d’échange et de partage autour d’une table.
Comme l’on entretient sa maison, on cultive son jardin.
L'homme est un animal qui marque son territoire comme un autre, par son habitat et ses pistes. Dans les pays où l'on vénère la « wilderness » comme en Amérique du nord, les créateurs de jardins sauvages cherchent souvent à dissimuler la maison, les chemins et passages.
Chez nous, curieusement, depuis que la mode évolue vers le jardin naturel, la maison y prend une importance accrue. Les constructions humaines sont admises au sein du jardin paysage.
Maison, jardin et paysage : le rapport entre ces trois éléments doit fournir la trame des nouvelles créations. Le bâti ne domine plus, même dans les jardins historiques où la maison reste centrale, le parc vit sa vie avec une indépendance grandissante, se découvrant de nouvelles formes et activités.
La maison et le jardin doivent s’intégrer à leur environnement dans un mimétisme travaillé soigneusement. C’est ici qu’intervient l’architecte paysagiste.
Un jardin se prête à tout, il peut être récit, peinture, architecture, culture, jeux de formes et exploration des matières, profusion sensuelle et recherches d'un idéal, découverte de la nature, exercice philosophique, recherche scientifique, manifeste idéologique, affirmation d'une identité personnelle ou communautaire, refuge privé ou partagé.
"Jardin", "Paysage", les définitions de ces deux mots se confondent : On a l'exemple avec le jardin des «Colombières», création de Ferdinand Bac à Menton datant des années 1920. Ce n’est pas vraiment un jardin mais plutôt un paysage. C'est l'un des premiers « jardins paysagers ». On peut aussi citer John Dixon Hunt, historien anglais de l’art des jardins, qui propose un rapport entre trois « natures » : terres incultes, terres agricoles et jardins. Pour lui, « le paysage est une prose, mais un jardin est une magnifique poésie ».
Aujourd'hui, tout le monde, du citadin au berger, sait « voir » les paysages, sans pour autant les protéger ! Mais en devenant objet d’admiration potentielle pour tous, le paysage se confond d’autant plus facilement avec le jardin.